De 1976 à nos jours…

En 1976, Monsieur Paul Abbé et ses amis entreprennent le sauvetage de la race. Ils s’appuient sur des troupeaux ayant conservé le type  » primitif  » et utilisés sur le continent pour agrémenter de grandes propriétés familiales. La plupart de ces élevages continentaux descendent du cheptel de la famille De GOULAINE qui possédait des moutons d’Ouessant depuis au moins 100 ans dans sa propriété de Saint-Etienne de Corcoué en Loire-Atlantique. Grâce au G.E.M.O. (groupement des éleveurs de moutons d’Ouessant) l’effectif français est passé de 486 animaux en 1977 à plusieurs milliers actuellement.

C’est donc par sa fonction d’animal d’agrément que le mouton d’Ouessant survit à ce XX° siècle.
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Les ancêtres du mouton d’Ouessant

Tous les moutons appartiennent au genre Ovis. Des études récentes et l’analyse chromosomique confirment que les moutons domestiques (Ovis aries) descendent principalement du mouflon d’Asie Mineure (Ovis musimon), le plus petit de toutes les espèces de mouflons. Le plus grand étant le mouflon de Marco Polo en Asie centrale (Ovis ammon) avec des cornes dépassant 1.9 m de long. L’Urial (Ovis orientalis) se classe dans une taille intermédiaire. Quant au bighorn et au mouflon de Dall, ils représentent les variétés nord-américaines. En Afrique (Sahara) on rencontre un capriné appelé « le mouflon à manchettes » mais il n’appartient ni au genre Capra, ni au genre Ovis : il est classé dans le genre Ammotragus. Continuer la lecture

Caractères Généraux

Résistant au froid comme à la chaleur, le mouton domestique se révèle capable de valoriser les pâturages les plus ingrats : montagnes, steppes, plaines, îles… aussi le rencontre-t-on sur tous les continents et sous toutes les latitudes.

La rumination du mouton d'ouessant

La rumination, plusieurs fois par jour.

Dépourvu d’agressivité, il vit dans un troupeau hiérarchisé qui se soumet au mâle dominant. En cas de danger les individus se rassemblent en un groupe compact qui prend la fuite. Les mouflons ne cherchent pas à défendre leur territoire, ils fondent leur survie sur le nomadisme. Les races rustiques ont conservé cette aptitude à la marche. Continuer la lecture

Attraits et limites de l’élevage des moutons d’Ouessant

C’est une école de patience qui exige du temps et développe le sens de l’observation.

Attitude caractéristique des mâles d'ouessantUne aventure fascinante attend l’éleveur de moutons car de tous les animaux de la ferme c’est probablement le plus craintif, le plus méfiant. Ceci le rend attrayant autant qu’antipathique. Par ailleurs, ceux qui méprisent ce « tas de viande vivante et stupide » portent un jugement hâtif et erroné. En fait, ce sont l’attitude du berger et les circonstances d’élevage qui conditionnent les réactions d’un troupeau.

Un agneau de 15 jours nourrit au biberonLe mouton est effectivement un compagnon bien particulier : il ne recherche pas vraiment les caresses et reste à distance respectable lorsqu’un inconnu s’approche. Il n’ aime pas les changements brusques, n’obéit évidemment à aucun ordre, ne supporte pas les contraintes, et s’enfuit aux bruits inhabituels !

 

Un bélier habitué à manger dans la mainAussi entre le petit agneau que les enfants cajolent quelques minutes et le quotidien d’un mouton adulte, grégaire et peureux, il y a un fossé qui risque de décevoir bien des familles d’amateurs.

L’esprit de l’éleveur se délasse en présence d’animaux aussi indépendants. Son activité essentielle consiste à les regarder vivre : le troupeau broute en marchant doucement, puis se couche pour ruminer. La brebis dominante donne le signal de la fuite. A contrario la plus douce entraîne le troupeau dans la bergerie. Le pâtre exerce son regard : spécule sur le développement d’un agneau, remarque les comportements du groupe et repère les changements d’attitude qui témoignent d’une maladie ou d’une mise bas à venir.

Calme, silence et lenteur sont indispensables au berger accepté de ses animaux. Il les visite chaque jour, à la même heure de préférence, apporte parfois une gourmandise, les tranquillise, écoute et observe. C’est donc une école de patience qui exige du temps et développe le sens de l’observation.

Les béliers écartés du troupeau à la période de reproductionL’élevage de moutons requiert des qualités que le débutant ne possède pas forcément. Mais après quelques mois l’éleveur s’aperçoit qu’il est bien plus domestiqué par ses moutons que ces derniers ne le sont par lui ! Seule l’acceptation de cette réalité permet une meilleure connaissance de soi et autorise des progrès dans la conduite de l’élevage.